2020 n’a pas seulement tiré un trait sur le numerus clausus : il a rebattu toutes les cartes de l’accès aux études de santé. Fini la sélection à l’ancienne, place à un système où les concours ne sont plus les seuls à décider du sort des candidats. Désormais, la réussite se construit sur plusieurs fronts : évaluations continues, passerelles, et diversité des profils. Deux parcours universitaires distincts se partagent la scène, et avec eux, des règles du jeu qui ont forcé étudiants, comme établissements, à revoir leurs stratégies.
Les universités doivent désormais jongler avec des quotas pour chaque filière, et valider un parcours ne suffit plus : l’entrée dans la spécialité visée n’a plus rien d’automatique. Ce sont les résultats, la constance et tout un faisceau de compétences transversales qui font la différence.
Comprendre les principales voies d’accès aux études de santé aujourd’hui
Les études de santé s’articulent autour de cinq grandes filières, réunies sous l’acronyme MMOPK : médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie et kinésithérapie. Accéder à l’une de ces voies implique de franchir une sélection exigeante, organisée autour de deux parcours universitaires majeurs : le PASS (parcours accès santé spécifique) et la LAS (licence avec option accès santé).
Le PASS est conçu pour les bacheliers qui veulent s’engager d’emblée dans une formation mêlant sciences de la santé et discipline complémentaire. Ce choix offre une solide préparation scientifique dès la première année. De son côté, la LAS ouvre la porte à une licence classique, qu’il s’agisse de droit, de biologie ou de lettres, associée à une option santé. Ce système donne une seconde chance d’accéder aux filières MMOPK et rend possible une réorientation si le projet initial ne se confirme pas.
Voici comment se répartissent les accès selon les filières :
- Le PASS et la LAS sont aujourd’hui la voie exclusive pour devenir médecin, chirurgien-dentiste, pharmacien, sage-femme ou kinésithérapeute.
- Même la kinésithérapie, bien qu’appartenant au champ paramédical, suit le même schéma d’admission que les autres filières médicales.
- Les autres métiers paramédicaux, infirmier, ergothérapeute, aide-soignant, restent accessibles après un baccalauréat professionnel, un BTS ou un ST2S.
À la fin de la première année, la sélection s’appuie sur des examens, des évaluations continues, et parfois sur des oraux spécifiques selon les universités. Chaque établissement ajuste chaque année le nombre de places, selon les besoins du pays, ce qui alimente une compétition intense. Les candidats sont attendus sur un dossier solide, une motivation tangible et une implication sans faille tout au long du processus d’admission.
PASS, LAS, réforme : en quoi les parcours ont-ils évolué ces dernières années ?
Les parcours santé ont traversé une véritable transformation. Le PASS et la LAS ont mis un terme à la PACES, cette première année commune qui pendant des décennies a servi de filtre impitoyable. L’objectif ? Diversifier les profils, desserrer l’étau du concours unique, et permettre davantage de souplesse dans les parcours universitaires.
Le PASS propose aujourd’hui une formation centrée sur les sciences médicales, enrichie d’une mineure dans une autre discipline, pour renforcer l’ouverture intellectuelle des étudiants. La LAS, elle, permet d’aborder une licence généraliste, droit, lettres, sciences, tout en gardant la possibilité de rejoindre les filières MMOPK par le biais d’une option santé. Cette organisation ouvre la voie à une sélection en deuxième année, à partir de cursus variés, et met fin à la logique du « tout ou rien » qui prévalait auparavant.
Intégrer la médecine, la pharmacie, l’odontologie, la maïeutique ou la kinésithérapie passe désormais exclusivement par ces deux parcours. La réforme accorde une seconde chance à ceux qui n’obtiennent pas immédiatement leur place, notamment via les possibilités de réorientation. Les universités, telles que Paris, adaptent leurs critères : analyse du dossier, épreuves écrites, parfois oraux, pour sélectionner des profils aux compétences multiples.
La sélection, loin d’avoir disparu, s’est déplacée : elle s’effectue désormais au fil du cursus, favorisant l’émergence de profils plus variés et un accès progressif à la spécialisation. Résultat : la première année, tout en restant exigeante, gagne en flexibilité et permet aux étudiants de s’orienter avec davantage de discernement.
Zoom sur les cinq filières de santé et leurs spécificités d’admission
Les filières MMOPK, médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie et kinésithérapie, dessinent l’ossature des études de santé en France. Chacune impose ses propres étapes, mais toutes exigent d’avoir franchi la sélection via le PASS ou la LAS.
Voici ce qui distingue chacune de ces filières :
- Médecine : c’est la voie la plus prisée. Comptez de neuf à douze ans d’études, trois cycles successifs, du DFGSM au diplôme d’État de docteur en médecine. L’accès en deuxième année dépend des résultats universitaires et, parfois, d’un oral exigeant.
- Pharmacie : même logique de sélection, avec un cursus de six à neuf ans selon la spécialisation. Le parcours mène du DFGSP au diplôme d’État de docteur en pharmacie.
- Odontologie : la formation de chirurgien-dentiste s’étale sur six à neuf ans, du DFGSO au diplôme d’État de docteur en chirurgie dentaire. Les premières années partagent un socle scientifique avec les autres filières.
- Maïeutique : six années après le bac pour devenir sage-femme. Trois cycles valident le parcours, avec à la clé le diplôme d’État de docteur en maïeutique.
- Kinésithérapie : cinq années après le baccalauréat, via PASS ou LAS, puis entrée en institut de formation. Le diplôme d’État de masseur-kinésithérapeute sanctionne la réussite.
Les trois cycles, général, approfondi, professionnalisant, permettent une montée en puissance progressive, adaptée à la complexité du soin et des responsabilités à venir. Les futurs professionnels de santé avancent ainsi par paliers, bâtissant leurs compétences au rythme de la réalité du terrain.